Chaque année, l’organisme public verse des crédits à des écoles privées formant des « professionnels du bien-être » adeptes de pseudosciences et qui sont régulièrement épinglées par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Enquête sur une dangereuse légitimation doublée d’un gaspillage d’argent public.
« Tout est vibration, des atomes aux galaxies, les cellules comme les étoiles vibrent. […] La vibration est le lien ultime qui nous relie en unifiant les champs énergétiques […]. [Une] formation sur trois jours vous permettra de maîtriser différentes techniques vibratoires. » Charabia, vous avez dit charabia ? Ce discours fumeux constitue pourtant le cœur d’une offre de formation aux « Diapasons thérapeutiques » dispensée par l’Institut Cassiopée*, sis dans les Yvelines… et consultable sur le site de France Travail (ex-Pôle emploi).
Facturée 625 €, cette formation est susceptible d’être prise en charge par France Travail, comme plus de 4 600 offres tout aussi farfelues référencées sur son portail internet : naturopathie, fasciathérapie, bioénergie, iridologie, massage ayurvédique abhyanga, magnétisme, psychogénéalogie, radiesthésie, soins au Bol kansu et gua sha et autres pseudo-médecines dénuées de toute assise scientifique, voire dangereuses et en plein essor depuis une vingtaine d’années. Certaines disciplines peuvent en effet détourner des soins conventionnels face à la maladie. Bien que non reconnues et ne donnant accès à aucun diplôme d’État, ces pratiques entrent pourtant dans le cadre de la formation professionnelle continue.