La compétitivité des banques européennes par rapport à leurs concurrentes américaines a fait couler beaucoup d’encre avant et après l’élection de Donald Trump. C’était le thème de l’une des tables rondes de l’événement Banques 2030 organisé le 27 mars à Paris par L’Agefi, et à laquelle participait Thomas Labergère, le directeur général d’ING en France.
Si le rattrapage boursier des banques européennes depuis le début de l’année a quelque peu réduit l’écart de valorisation avec Wall Street, les différences restent sensibles. «Depuis la grande crise financière de 2007-2008, les banques américaines ont gagné des parts de marché significatives en Europe», rappelle Thomas Labergère. Une performance qu’elles doivent aux restructurations menées après la crise et à un niveau de rentabilité élevé, permis par la concentration de leur marché domestique. «L’autre raison, c’est sans doute aussi que les Etats-Unis reposent sur un modèle de retraite par capitalisation où le seul moyen de construire votre avenir, c’est d’investir, quand vous êtes citoyen américain», estime le dirigeant.
Encourager les fusions
Alertée par les rapports Letta puis Draghi, la Commission européenne a réagi en présentant, mi-mars, un plan de relance de l’Union de l’épargne et des investissements. «Je reste convaincu que la solution est entre nos mains» et que «nous sommes sans doute à un moment charnière», affirme le patron d’ING en France. Changer l’environnement réglementaire pour que les fusions bancaires transfrontières permettent réellement de dégager des synergies devrait être la priorité de la nouvelle Commission, estime-t-il.
L’autre défi réside dans une meilleure utilisation de l’épargne massive des Européens. «Comment réallouer cette épargne massive de 10 .000 milliards d’euros en Europe dans les dépôts bancaires, vers des investissements à plus long terme ?», s’interroge-t-il.
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