ENTRETIEN – L’économiste redoute une chute du gouvernement à l’automne dans un contexte de finances publiques dégradées. Le déficit de 5,4 % pour 2025 ne lui paraît pas tenable.
Enseignant à l’IAE de Paris et à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur de l’Institut de haute finance à Paris et ancien membre du Haut Conseil des finances publiques, Philippe Dessertine est un expert reconnu des finances publiques.
LE FIGARO. – Le déficit public pour 2024 est attendu à environ 6 % du PIB, soit 1,6 point de plus que la prévision initiale du gouvernement. Pourquoi ?
PHILIPPE DESSERTINE. – Une commission d’enquête est en cours à l’Assemblée pour éclaircir les raisons des écarts entre les cibles de déficit et les déficits réels, en pleine dérive. Les débats mettent en lumière une habitude prise par les dirigeants politiques : celle d’aborder les finances publiques avec une méthode qualifiée de « volontariste », pour le dire diplomatiquement. Autrement dit, sur ce sujet, les responsables ont tendance à ne croire qu’aux bonnes nouvelles, voire à les amplifier. Ainsi, on présente des budgets avec des prévisions de croissance, d’emploi et d’inflation les…