De quoi s’agit-il ?
La WTA et le fonds public d’investissement saoudien (PIF) ont annoncé jeudi la création d’un programme financé par le PIF qui proposera « jusqu’à 12 mois » de congé maternité rémunéré à « plus de 320 joueuses » du circuit féminin.
Les joueuses qui adoptent un enfant, recourent à la gestation pour autrui (GPA) ou dont la partenaire donne naissance à un enfant pourront en outre prétendre à un congé parental allant jusqu’à deux mois, a précisé la WTA dans un document transmis à l’AFP.
Enfin, les traitements contre l’infertilité pourront également être financés par le PIF.
Qui peut en bénéficier ?
Le soutien financier proposé par le PIF sera accessible aux joueuses qui ont pris part à au moins huit tournois WTA au cours des douze mois précédant leur demande, ou au moins vingt-quatre tournois WTA au cours des trois dernières années.
Au moins la moitié des tournois disputés devront être d’un niveau supérieur ou égal au WTA 250.
Condition supplémentaire : « les joueuses devront avoir demandé et reçu à titre provisoire » un classement protégé, qui leur permettra d’intégrer plus facilement le tableau final des tournois qu’elles disputeront au retour de leur congé maternité, souligne la WTA.
Si les joueuses mettent un terme à leur carrière après leur congé maternité, « elles ne devront pas rembourser » les sommes versées par le PIF alors qu’elles étaient enceintes, détaille encore la WTA.
Quels sont les montants en jeu ?
Sollicités par l’AFP, le PIF et la WTA n’ont pas souhaité indiquer la somme investie par le fonds saoudien pour financer ce programme.
Pour des raisons de « confidentialité », la WTA n’a pas davantage voulu dévoiler le montant versé chaque mois aux joueuses en congé maternité ou en congé parental. Mais les versements mensuels seront « généreux » et leur montant sera forfaitaire, précise l’instance à l’AFP.
Les financements des traitements contre l’infertilité « suffiront à couvrir les coûts associés à plusieurs traitements et soins médicaux », ajoute-t-elle.
Est-ce une première ?
Si le PIF et la WTA vantent une « initiative pionnière », plusieurs autres sports ont déjà mis en place des programmes similaires.
Les équipes féminines du World Tour, l’élite du cyclisme mondial, sont tenues depuis 2020 de verser à leurs membres 100 % de leur salaire les trois premiers mois de leur congé maternité, et 50 % les cinq mois suivants.
Dans le football, les clubs affiliés aux 211 fédérations membres de la Fifa doivent prévoir un congé maternité « d’au moins 14 semaines » pour les joueuses, rémunéré « au minimum les deux tiers du salaire contractuel ».
Les quatorze clubs de handball français de première division ont eux signé en 2021 une convention collective qui prévoit jusqu’à un an de maintien de salaire pour les joueuses en congé maternité. Les 24 clubs de basket des deux premières divisions nationales leur ont emboîté le pas trois ans plus tard, en juillet 2024.
Dans quel contexte ce congé est-il créé ?
Alors que l’Arabie saoudite a été critiquée par certaines figures du tennis comme Chris Evert ou Martina Navratilova pour sa politique en matière de droits des femmes, le royaume a multiplié les investissements dans le milieu de la petite balle jaune ces dernières années.
Un « partenariat pluriannuel » entre le PIF et la WTA a été signé en mai 2024, le fonds public a accolé son nom aux classements WTA et ATP et Ryad a accueilli pour la première fois en novembre les Finales WTA, un prestigieux tournoi qui réunit les huit meilleures joueuses de l’année écoulée. Le tournoi continuera à se jouer dans la capitale saoudienne au moins jusqu’en 2026.