Une vidéo d’une minute est diffusée au Mexique depuis quelque temps.
Dans ce spot publicitaire, la secrétaire d’État américaine à la Sécurité, Kristi Noem, recommande aux Mexicains de ne pas tenter de rejoindre les États-Unis illégalement sous peine de poursuites.
La présidente mexicaine dénonce une tentative de “propagande étrangère”.
“Si vous comptiez entrer illégalement aux États-Unis, je vous le dis, n’y comptez même pas.” Cette phrase a été prononcée par la secrétaire d’État américaine à la Sécurité, Kristi Noem, dans un spot de publicité anti-immigration financé par l’administration Trump est diffusée depuis le début du mois d’avril à la télévision mexicaine.
Personnes menottées, arrestation, image de prison… Dans cette vidéo, (nouvelle fenêtre) Kristi Noem, s’adresse aux Mexicains pendant une minute et leur recommande de renoncer à toute tentative d’entrée illégale aux États-Unis, sous peine de poursuites. “Si vous venez ici et enfreignez nos lois, nous vous traquerons. Les criminels ne sont pas les bienvenus aux États-Unis. Je vous assure que le président Trump tient sa promesse de rendre l’Amérique à nouveau sûre”, averti la secrétaire d’État à la Sécurité. “Depuis trop longtemps, des dirigeants faibles ont laissé nos frontières grandes ouvertes, laissant nos communautés être submergées par la drogue, le trafic d’êtres humains et les criminels. Cette époque est désormais révolue.” Ce spot de publicité s’inscrit dans le discours anti-immigration de Donald Trump envers le Mexique.
La diffusion de cette vidéo a suscité de vives réactions au Mexique. Plusieurs médias dénoncent une opération de communication massive, orchestrée par l’administration Trump dans le cadre de sa stratégie contre l’immigration. La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a qualifié le spot publicitaire de “discriminatoire” et relevant “de propagande étrangère”. Le gouvernement mexicain a demandé aux chaînes privées le retrait de cette campagne au nom d’“une société sans discrimination”.
Une publicité contraire aux lois locales
À ce jour, le montant et la durée totale de la campagne ne sont pas connus. Selon le journal El Pais América (nouvelle fenêtre), le gouvernement américain a profité d’une “faille juridique” pour diffuser la campagne à travers un contrat avec l’un des principaux groupes audiovisuels du pays, Televisa. En effet, une disposition de la loi fédérale sur les télécommunications dispose que “les concessionnaires et les titulaires de permis de radiodiffusion dans le pays ne [pouvaient] pas diffuser de la propagande politique, idéologique ou commerciale de gouvernements ou d’entités étrangers”. Mais cette loi a été supprimée en 2014, critique la présidente.
Cependant, la loi actuelle dispose, elle aussi, d’une mention qui interdit cette campagne. Selon la loi, la “publicité commerciale doit éviter les émissions contraires aux principes de paix, de non-discrimination, et de respect de la dignité de tous”. La campagne a également fait l’objet de nombreuses plaintes devant le Conseil national pour prévenir la discrimination.
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La présidente mexicaine a annoncé sa volonté de réviser le cadre législatif afin d’éviter que des événements similaires se reproduisent. “Cette question fera partie des réformes que nous allons présenter aujourd’hui ou demain devant le Congrès […]. Il est impératif d’empêcher qu’un gouvernement étranger ne puisse payer pour diffuser ce type de message sur notre territoire.”