Lors des «white parties» du «Maradiva» en 2024, la MTPA aurait financé Rs 450 000 pour le déplacement de quatre danseuses.
Lors des débats sur le programme gouvernemental 2025-2029, mardi dernier, le ministre du Tourisme, Richard Duval, a mis en lumière plusieurs scandales impliquant la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA) et l’hôtel Maradiva. Ces révélations soulignent une gestion abusive des fonds publics et des pratiques douteuses qui entachent la réputation du secteur touristique mauricien. L’établissement hôtelier a récemment été au centre de polémiques, notamment dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent présumé impliquant l’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth.
Parmi les faits dénoncés figure l’organisation de white parties par le Maradiva en 2024, à quelques mois des élections générales. La MTPA aurait financé à hauteur de Rs 450 000 le déplacement de quatre danseuses exotiques d’Europe de l’Est, présentées comme des journalistes et influenceuses. Des photos compromettantes de ces soirées ont refait surface, suscitant l’indignation. «Qui a payé le déplacement au coût de Rs 450 000 ? Évidemment, la MTPA, bien sûr ! Autrement dit, l’argent des contribuables ! C’est une véritable honte», a lancé Richard Duval.
Un autre dossier concerne la participation conjointe de la MTPA et du Maradiva à l’événement annuel de Snow Polo en Suisse. Pour l’édition 2024, la MTPA fait face à une mise en demeure de Rs 2,8 millions pour des dettes impayées, avec intérêts et TVA. Il apparaît que l’ancien directeur de la MTPA aurait signé un accord avec l’organisateur sans l’approbation du conseil d’administration ni la signature du président, soulevant des suspicions de conflit d’intérêts.
Entre 2016 et 2024, la MTPA et le Maradiva ont également participé à la prestigieuse course hippique du Royal Ascot, entraînant des dépenses de Rs 8,8 millions pour la MTPA, dont Rs 8,1 millions versées directement au Maradiva. Certains paiements ont été effectués via le représentant de la MTPA à Londres, contournant ainsi les procédures établies.
De plus, l’ancien directeur de la MTPA, Arvind Bundhun, est accusé d’avoir utilisé des cartes de crédit de l’institution à des fins personnelles, avec des dépenses totalisant Rs 14,6 millions entre 2018 et 2024. Ces montants ont augmenté chaque année, atteignant un pic de Rs 3 487 000 en 2023, malgré les restrictions de voyage liées à la pandémie entre 2020 et 2021. «Une plainte a été déposée auprès de la Financial Crimes Commission et une enquête est en cours», a précisé le ministre.
Ces révélations révèlent une gestion laxiste et un manque de transparence au sein de la MTPA, avec des fonds publics détournés au profit d’intérêts privés. Richard Duval a assuré que cette époque était révolue et que la MTPA redeviendra la «Mauritius Tourism Promotion Authority», et non la «Maradiva Promotion Authority». Des audits internes sont en cours pour faire toute la lumière sur ces irrégularités, et des poursuites judiciaires pourraient être engagées contre les responsables.