Le ministre français de l’Économie et des Finances Eric Lombard a reçu vendredi à Bercy son nouvel homologue allemand, le vice-chancelier et ministre des Finances Lars Klingbeil, premier pas du retour d’une «énergie plus forte» dans les rapports entre les deux pays.
Alors que le nouveau chancelier Friedrich Merz et le président français Emmanuel Macron se sont rencontrés mercredi à Paris, Eric Lombard et Lars Klingbeil ont échangé pendant une heure à Bercy avec leurs équipes. «Nous avons commencé à parler de la façon dont nous allons travailler ensemble, d’abord pour renouer avec une énergie plus forte dans la relation entre nos deux pays, et dans leur contribution à la construction d’une nouvelle phase de l’Union européenne», a commenté Eric Lombard après la rencontre. «Nous sommes conscients de la responsabilité commune que nous avons d’amener l’Europe au niveau supérieur maintenant», a déclaré de son côté Lars Klingbeil, en remerciant son homologue français «du très bon esprit dans lequel ces discussions ont commencé».
Investissements allemands dans la défense
Préalablement, les deux ministres s’étaient chaleureusement salués devant la presse, Lars Klingbeil sortant même son téléphone pour des selfies. Interrogé sur une possible relégation au second plan des préoccupations de finances publiques, au profit de la croissance et de l’effort de guerre, après la décision de l’Allemagne de desserrer ses règles budgétaires pour financer un vaste plan de réarmement, Lars Klingbeil a confirmé que son pays «va investir beaucoup d’argent dans la défense». Mais, a-t-il ajouté, «il s’agit également de discuter au niveau européen de comment nous pouvons organiser les processus de manière plus efficace, organiser des achats communs, regrouper la force des 27 États qui investissent tous davantage dans la défense, et de comment changer également les structures».
Eric Lombard a, lui, réaffirmé le sérieux du gouvernement français en matière de retour à un déficit public acceptable, alors que celui-ci a atteint 5,8% du PIB l’an dernier. «Nous partons de bases de finances publiques totalement différentes, mais en ayant cette convergence: l’Allemagne a décidé d’augmenter sa dette, nous, nous avons l’impératif de délivrer nos programmes en maîtrisant notre déficit et donc notre dette», a-t-il assuré.
Les ministres se retrouveront à l’Eurogroupe de lundi et à l’Ecofin de mardi, avec une nouvelle réunion bilatérale lundi «parce que les partenariats se construisent aussi par les relations personnelles», a souligné Eric Lombard, Lars Klingbeil se félicitant de cette rencontre «permettant d’échanger aussi au niveau personnel» avec son homologue.