Pour la première fois depuis 2021, “les banques ont accéléré le financement de projets liés aux énergies fossiles” en 2024, constate Mother Jones. Le média américain y voit “un revirement” directement lié à la politique énergétique du président américain, Donald Trump (élu en novembre 2024), et à son soutien sans faille à l’industrie pétrolière.
Le rapport annuel “Banking on Climate Chaos” sur l’état de la finance face au changement climatique, publié mardi 17 juin, “révèle que les banques ont financé des champs pétroliers, des oléoducs et des mines de charbon à hauteur de 869 milliards de dollars [environ 753 milliards d’euros] en 2024, soit une augmentation de 162 milliards de dollars [140 milliards d’euros], ou près de 25 %, par rapport à 2023”, poursuit le média de gauche américain.
7 900 milliards de dollars
Les 65 plus grands établissements bancaires du monde, passés au crible de ce rapport de huit ONG environnementales, ont investi dans l’expansion des énergies fossiles 7 900 milliards de dollars (6 850 milliards d’euros) depuis 2016. Et “plus des deux tiers des banques étudiées” ont accru leurs financements du secteur fossile en 2024 par rapport à 2023, explique le rapport.
“C’est la première fois que le financement des combustibles fossiles n’a pas diminué depuis 2021, année où de nombreuses banques ont annoncé leur soutien aux objectifs de neutralité carbone lors de la COP26, le sommet de l’Organisation des nations unies sur le climat à Glasgow”, résume le Financial Times.
Le quotidien économique britannique souligne la coïncidence entre cette évolution et “l’abandon par les États-Unis de l’accord de Paris sur le changement climatique”, avec le deuxième mandat de Donald Trump et “son retour en arrière agressif sur les politiques vertes”.
Au classement de cette 16e édition, “JPMorgan se maintient en tête en tant que premier financeur mondial des combustibles fossiles”, avec 53,5 milliards de dollars (46,4 milliards d’euros) de soutien au secteur en 2024, soit une hausse “de plus d’un tiers”, tandis que Barclays occupe la première place en Europe, avec une hausse de 55 % de ses financements (35,4 milliards de dollars, soit 30,7 milliards d’euros).
La première banque se défend en affirmant qu’elle a “prêté 1,29 dollar à l’énergie verte pour chaque dollar soutenant l’énergie à forte teneur en carbone”. La deuxième revendique “100 milliards de dollars mobilisés pour le financement de la transition et du développement durable” l’an dernier.