Banquier d’affaires, le Villefranchois Sylvain Imbert est aujourd’hui installé à Paris après avoir passé une vingtaine d’années à Londres. La capitale britannique dont il garde de bons souvenirs, partagés avec ses camarades aveyronnais.
S’il a failli naître à Paris où son père aveyronnais était vétérinaire et sa mère, d’origine normande, dans la joaillerie, c’est bien à Villefranche-de-Rouergue que Sylvain Imbert a vu le jour, en juillet 1979. “Mes parents sont revenus en Aveyron trois quatre mois avant ma naissance, explique le banquier d’affaires, aujourd’hui installé dans la capitale. On habitait dans le quartier de Graves.”
Mais l’histoire des Imbert est étroitement liée à Paris, comme beaucoup de familles aveyronnaises. “Mes grands-parents se sont connus en 1946, lors d’une fête de village, au Mauron, avant de partir travailler pour Assistance publique – hôpitaux de Paris. Le frère de mon grand-père, lui, avait déjà repris la ferme familiale, explique le Villefranchois. Et ma grand-tante (la sœur de ma grand-mère) et ses enfants sont restés à Maleville.”
Le jeune Sylvain fréquente l’école et le collège du Tricot puis la Sup (aujourd’hui lycée Raymond-Savignac) où il décroche son bac S, mention bien, avant de filer à Toulouse pour une prépa physique chimie à Bellevue.
Au bout de trois ans, il intègre la prestigieuse école des Mines de Nancy où il suit une formation d’ingénieur généraliste “avec des cours d’humanités”, souligne-t-il, grâce à un échange pédagogique avec les écoles d’art et de commerce de la ville.
À Londres chez Morgan Stanley
Un cursus marqué par un stage ouvrier de trois mois à Bonn, en Allemagne, dans une usine qui produit des plaques d’aluminium puis chez Lafarge, en banlieue parisienne, “je gérais le flux entrant et sortant des cimenteries”. En parallèle, Sylvain Imbert prépare un DEA de maths. Et c’est à Londres qu’il effectue son stage de fin d’études, durant six mois, au sein de la banque d’investissement Morgan Stanley. La capitale britannique où il retrouve un petit groupe d’Aveyronnais au sein de l’amicale Aveyron-UK (lire par ailleurs). “J’étais en coloc à Londres, je sortais pas mal, se souvient-il. Il y avait une ambiance post-universitaire.”
Diplômé en 2003, il est embauché chez Morgan Stanley pour “gérer les capitaux propres de la banque”. Il rejoint, en 2007, Peloton Partners avant de perdre son travail, l’année suivante, en pleine crise financière.
“J’ai alors hésité à rentrer en France, avoue le Villefranchois qui décide, finalement, de rester. J’ai vécu de petits boulots avant qu’un copain me propose de travailler avec lui en tant que courtier.”
Il poursuit dans la finance chez Citigroup puis chez Portman Square Capital, en 2012. Une année marquée par la naissance de son fils Célestin, issu de son union avec Louise, originaire de Hong Kong, qu’il a épousée en Aveyron, en 2010. Une fête animée par le groupe local la Déryves, au château de Labro que dirigera, quelques années plus tard, son ami Mathieu Muratet, rencontré à Londres et originaire de la Salvetat-Peyralès. “En 2015, j’ai eu envie de changer d’activité. J’intègre alors une nouvelle banque d’investissement où j’exerce une activité de contrôle.” Mais la relation avec son épouse s’est dégradée et le couple engage une procédure de divorce.
Retour en France
Sylvain Imbert rencontre Christy, qui vit à Bucarest, capitale de la Roumanie, où elle travaille dans les relations publiques. “On se voyait tous les quinze jours”, raconte l’Aveyronnais qui, en avril 2023, saisit l’opportunité de venir s’installer à Paris où sa compagne le rejoint quelques mois plus tard. “Dès 2022, l’activité s’était développée sur la place de Paris. Au début, on était une centaine. On est plus de cinq cents aujourd’hui, explique le banquier. Avec le Brexit, beaucoup d’Européens sont partis. Aujourd’hui, je m’occupe de toute la relation avec la BCE (Banque centrale européenne) et de la gestion du risque client.”
Voilà donc la famille recomposée – Christy, sa fille Ilinca qui vient d’avoir neuf ans, Sylvain et son fils Célestin qui aura treize ans dans quelques jours – installée dans la capitale. “Je vois mon fils une fois par mois et la moitié des vacances, explique Sylvain Imbert qui se réjouit de voir les deux enfants si bien s’entendre. C’est la première fois qu’ils ont une vraie vie de famille.”