Citroën et le marketing, c’est une très longue histoire. Lorsqu’il lance sa marque en 1919, André Citroën, conscient de son retard sur le marché face à des constructeurs automobiles déjà bien implantés, sait qu’il va devoir ruser pour faire se connaître. Dès 1920, il lance un grand programme de financement de signalétiques partout en France : 150.000 panneaux de villes, villages et voies frappés du logo Citroën sont gracieusement offerts aux collectivités. Cette même année, les premières « croisières Citroën » font découvrir, à prix cassés, les lointaines contrées du monde à des artistes, des scientifiques et des ingénieurs, qui deviennent ainsi des « influenceurs » avant l’heure. En 1922 pour l’ouverture du Salon de l’Automobile de Paris, Citroën fait dessiner son nom dans le ciel par un avion, sur une longueur de 5 kilomètres. En 1923, André Citroën créé la gamme des jouets Citroën pour habituer les tout-petits à ses autos.
Enfin en 1925 et pour la première fois de son histoire, la tour Eiffel est éclairée aux lettres de Citroën : un coup de com magistral réalisé à l’aide de 250.000 ampoules et 600 km de câbles électriques, qui fait définitivement entrer la jeune marque automobile dans l’Histoire !
Des logos Citroën sur des ralentisseurs
Un siècle plus tard, et suivant cette tradition ancestrale pour les coups de com maîtrisés, on apprend que Citroën vient de financer deux ralentisseurs dans la ville d’Issoire (Puy-de-Dôme), qui arborent le logo et le monogramme de la marque.
Comme les pancartes de 1920, ces ralentisseurs ont été financés pour communiquer de manière décalée sur Citroën et ses différents modèles. Mais ce n’est pas tout. Citroën fait aussi la promotion de ses suspensions Advanced Comfort à butées hydrauliques progressives, descendantes des systèmes d’amortissements révolutionnaires que l’on vit installés autrefois sur la 2CV, la DS, la SM ou la XM. Le constructeur souhaite par là démontrer l’efficacité du débattement de ses suspensions, qui gomment toutes les irrégularités de la route, et celle de son correcteur électronique d’assiette, qui maintient la voiture parfaitement horizontale en toutes circonstances.
On ignore s’il s’agit d’une initiative isolée ou si la marque prévoit d’en déployer à plus grande échelle en France, et ailleurs. Ou quand, cent ans plus tard, Citroën continue de faire ce qu’elle fait de mieux : du Citroën.
