ANALYSE – En prenant en charge en partie la défense de l’Europe, les États-Unis ont permis au Vieux Continent de développer un État-providence unique au monde. Il va désormais falloir réaliser des arbitrages.
« S’ils ne paient pas, je ne vais pas les défendre. » Donald Trump a une nouvelle fois exprimé sa fureur vis-à-vis de l’Otan la semaine dernière. À écouter le président américain, les États-Unis pâtissent depuis des décennies d’un accord léonin. Washington s’échinerait à financer, au détriment de l’équilibre de ses comptes publics, la défense des pays européens. Comble de l’inique : pour toute gratitude, ces derniers profiteraient de cette subvention permanente pour tailler des croupières commerciales aux entreprises américaines. Brutale, l’analyse présidentielle fait fi de la réalité : c’est l’hégémonie des armées américaines qui assure la domination internationale du dollar, source d’avantages concurrentiels économiques considérables pour les États-Unis.
Les récriminations de Washington ont néanmoins le mérite de mettre les Européens face à quelques contradictions : les États-Unis consacrent près de 3,3 % de leur produit intérieur brut (PIB) à leur défense, et l’Europe…