Le prix du ticket à l’unité pour une heure sur le réseau de transport en commun Bibus (bus, tramway, téléphérique) de Brest métropole s’élève à 1,70 euro. « La recette pour la Collectivité est de 73 centimes par ticket », indique Yohann Nédélec, vice-président en charge des mobilités, des grands travaux et de la rade à Brest métropole. « Ce qui représente, au total pour l’année dernière, presque 13 millions d’euros », informe-t-il.
« Cela permet de couvrir, en réalité, 23 % de ce que coûte réellement le réseau. » Une rentrée d’argent qui n’est pas négligeable. Mais qui ne suffit, évidemment pas, pour boucler le budget mobilités.
Versement mobilité
Il rappelle, « à toutes fins utiles, que le développement et le fonctionnement du réseau ne sont pas assurés par le délégataire qui l’exploite (en l’occurrence RATP Dev depuis le 1er juillet 2019, qui avait pris la suite de Keolis) mais par Brest métropole. »
Acquérir un bus électrique, par exemple, revient à 500-600 000 euros. « Nous en achetons six à huit par an, l’objectif étant qu’en 2028 toute la flotte des 80 bus soit passée à l’électrique ou au GNV (gaz naturel pour véhicules). Une rame de tram, c’est trois millions d’euros. »
Yohann Nédélec précise : « Pour assurer cette mission de service public, en plus des recettes billetterie, nous avons le versement mobilité, auquel contribuent les employeurs publics et privés de plus de 11 salariés. L’an dernier, ce versement a rapporté 59 millions d’euros. » Une manne essentielle.
Pourtant, parce que le réseau se développe, le budget mobilités est déficitaire. Pour l’équilibrer, Brest métropole l’a abondé en y versant 23 millions d’euros de son budget général. « Notre volonté est d’inciter les gens à se déplacer en transport en commun : plus on a d’usagers, plus on récupère de recettes et moins on doit ponctionner dans ce budget général. »
La gratuité ?
Le vice-président à Brest métropole ajoute : « Souvent, j’entends des gens qui râlent, en disant « Oui, c’est bien beau, mais tout ça, ce sont nos impôts. Non, ce ne sont pas les impôts : c’est le versement mobilité qui permet de faire fonctionner et développer le réseau de transport. »
Yohann Nédélec évoque un sujet qui revient régulièrement sur le tapis : la gratuité. « On peut en discuter mais j’ai indiqué que les recettes billetterie nous rapportaient presque 13 millions d’euros. Si on fait voyager les utilisateurs gratuitement, comment remplace-t-on cette somme qui, je le rappelle, permet d’acheter du matériel roulant de qualité, des abribus… Sauf à avoir des recettes magiques ! »
Et il conclut : « La gratuité totale est un sujet compliqué. Mais nous ne sommes pas fermés à toute discussion. Nous avons, par ailleurs, des tarifs solidaires en fonction des revenus. »
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