
Ce mercredi 2 juillet, les élus de l’opposition municipale de Senlis ont reçu un «gentil» message de la part du cabinet du maire. Dans ce mail, on apprend qu’«un bilan de mandat est actuellement encours de préparation». La directrice de cabinet propose donc aux élus de l’opposition d’inclure dans ce bilan une tribune, s’ils le souhaitent. Autrement dit : la stricte application de la loi. Mais là où le bât blesse, c’est que la directrice de cabinet informe les élus de l’opposition que «l’impression du document devrait commencer lundi en fin de journée.» Autrement dit, les élus de l’opposition, s’ils veulent que leur tribune figure dans le bilan de mandat, se doivent de la transmettre en mairie avant lundi.
Aux frais du contribuable
«La majorité actuelle prévoit donc d’imprimer et de distribuer un bilan de mandat, aux frais du contribuable, avant l’ouverture du délai électoral, fixé pour six mois avant les élections municipales de 2026, réagit Sopie Reynal, se faisant ainsi le porte-parole de l’opposition. C’est vraisemblablement un projet sur lequel l’équipe de Pascale Loiseleur (NDLR: la maire (Renaissance) de Senlis) travaille depuis des mois. Et on nous propose «généreusement» d’inclure une tribune dans ce document et on nous donne cinq jours, dont deux ouvrés, au maximum pour envoyer notre texte.»
Ce bilan soulève donc quelques questions. «Alors que Pascale Loiseleur est candidate à sa propre réélection, est-il approprié de faire imprimer et distribuer à tous les Senlisiens un bilan de mandat aux frais des contribuables et non avec les comptes de campagne de la candidate ?», s’interroge ainsi Sophie Reynal qui annonce d’ores et déjà qu’elle va «saisir la Commission nationale des comptes de campagne et de financement des partis politiques à ce sujet dès aujourd’hui.»
Du mépris pour les droits de l’opposition
Le délai de cinq jours pour transmettre une tribune interroge également l’élue. «Cinq jours avant l’insertion d’un texte sans préciser le nombre de caractères et le format global du document est juste une blague, mi-amateurisme mi mépris pour les droits de l’opposition, estime-t-elle. Je saisis également ce jour madame le sous-préfet de Senlis, garante des droits de l’opposition, pour exiger que la liste «Senlis C’est vous» ait exactement le même nombre de caractères et de photos dans ce document communal que la liste de Pascale Loiseleur.»
L’affaire fait grand bruit à Senlis. Notamment via les réseaux sociaux. «C’est véritablement la preuve de l’incompétence des équipes de com de l’équipe municipale de la maire Pascale Loiseleur, estime ainsi Franklin Le page, le principal lieutenant de Jean-Christophe Canter, l’ancien maire qui aspire à le redevenir. Il y a des règles en démocratie … Bordel ! Élevons le niveau. Un bilan de fin de mandat ? Sur l’argent des contribuables ? Ce sera le juge qui parlera…»
Une plainte ayant une chance d’aboutir ?
«Pour moi vous n’avez aucune chance de faire aboutir, juge un autre internaute, en réponse au post de Sophie Reynal. Il y a toujours un bilan de demi-mandat et de fin de mandat c’est une tradition.» Un avis que ne partage pas forcément l’intéressée. «Non pas du tout, admet l’élue de l’opposition. Il y a un bilan de demi-mandat, en effet. Il n’y a jamais eu de bilan de fin de mandat neuf mois avant les élections, car cela qui permettrait au maire sortant de faire sa pub payée par le contribuable et hors compte de campagne.»
Rappelons que le rejet des comptes de campagne peut entraîner l’inéligibilité du candidat concerné…