« Bien que les cryptomonnaies aient initialement résisté » à l’annonce des droits de douane mercredi, « elles ont fini par reculer ce week-end, à l’instar des autres actifs risqués », observe Simon Peters, analyste chez eToro. Le bitcoin a plongé lundi sous la barre des 75 000 dollars, une première depuis la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine début novembre 2024.
Vers 14h45 GMT (16h45 en France), la principale cryptomonnaie dégringolait de 6,66 % par rapport à vendredi soir (21h00 GMT), à 78 521,38 dollars, après être brièvement tombée sous ce seuil symbolique. L’ether, deuxième devise numérique en termes de capitalisation, chutait de 14,04 % à 1 562,83 dollars. D’autres actifs suivaient la même tendance, comme le dogecoin ou Solana.
L’offensive protectionniste de la Maison Blanche — sans précédent depuis les années 1930 — s’est traduite par un nouveau droit de douane plancher de 10 % sur toutes les importations, ainsi que par des hausses ciblées sur certains pays. « Le marché ne s’attendait manifestement pas à l’ampleur de la décision de la Maison Blanche », analyse Dessislava Aubert, analyste chez Kaiko.
Drastique. Selon elle, un assouplissement de ces droits de douane « drastiques » ou davantage de clarté sur leur évolution pourraient relancer le marché des cryptoactifs. Depuis son record historique à 109 241,11 dollars atteint le 20 janvier — quelques heures avant l’investiture d’un président Trump promettant un mandat pro-crypto — le bitcoin a perdu plus d’un quart de sa valeur.
Le secteur, porté un temps par l’espoir d’un environnement réglementaire favorable, se montre finalement déçu. Donald Trump a bien nommé à la tête de la SEC Paul Atkins, un partisan des cryptomonnaies, en remplacement de Gary Gensler, jugé plus répressif.
Mais la cryptosphère regrette que la « réserve stratégique » en bitcoins, instaurée en mars, soit uniquement alimentée par des saisies judiciaires, sans programme d’achat public immédiat. Plus largement, la chute des cryptomonnaies « reflète les incertitudes économiques générales et la prudence des investisseurs », souligne Naeem Aslam, analyste de Zaye Capital, notant que le bitcoin a connu « son premier trimestre le plus faible depuis dix ans ».
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