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- Lundi 28 avril 2025 – 17:55
- | Par La rédaction
Fornelli revendique la plus forte densité d’utilisation du cryptoactif en tant que moyen de paiement au monde. 24 commerçants acceptent le paiement en bitcoin alors que la ville compte moins de 2 000 habitants.
Comment ériger une statue en l’honneur de la personne dont le monde ne connaît toujours pas l’identité ? Pour le savoir, il faudra se rendre le 1er mai dans la petite bourgade de Fornelli, située dans la région de Molise en Italie.
La commune d’environ 2 000 âmes va dévoiler à cette date une statue représentant Satoshi Nakamoto, le pseudonyme du créateur du bitcoin. La statue a pour but de célébrer l’adoption locale du cryptoactif : la commune revendique dans un communiqué « la plus grande densité d’utilisation du bitcoin dans le monde » et n’ambitionne pas moins que de « créer le premier village bitcoin au monde ».
Elle affirme devancer sur ce terrain Arnhem aux Pays-Bas, Playa El Zonte au Salvador, Zug en Suisse ou Ljubljana en Slovénie. A ce jour, 24 commerces locaux acceptent les paiements en bitcoins réalisés avec une infrastructure ad hoc conçue pour ce type de paiement.
La ville se conçoit aussi comme une étape pour les cryptonomades (un néologisme créé par la rédaction). « Fornelli peut devenir une étape pour les voyageurs et les nomades numériques qui veulent vivre et payer en bitcoins », affirme-t-elle.
Un « jeune cryptoartiste local », Mattia Pannoni, est à l’origine du projet – financé par Fornelli – et de sa réalisation, souhaitant « transformer sa passion en projet communautaire ». Budapest avait déjà, en 2021, érigé une statue en l’honneur du créateur du bitcoin.
La véritable identité (ou les véritables identités) de Satoshi Nakamoto fait toujours l’objet de spéculations depuis la publication du livre blanc du bitcoin en 2008. En 2024, un documentaire diffusé sur HBO affirmait qu’il s’agissait de Peter Todd, un développeur, qui a démenti l’information.
D’autres individus ont prétendu être le créateur du cryptoactif originel, sans pouvoir motiver leurs dires. Craig Wright, un informaticien australien, a même été condamné à un an de prison avec sursis pour n’avoir pas respecté l’ordonnance d’un juge britannique qui lui interdisait d’intenter une action judiciaire en lien avec bitcoin.
Surnommé « Faketoshi », l’homme d’affaire avait été débouté une première fois par le tribunal de ses demandes, avant de revenir à la charge une seconde fois, réclamant 100 milliards de livres à 100 entreprises en guise de compensation pour la violation de sa pseudo-propriété intellectuelle sur le cryptoactif.
Si Satoshi Nakamoto a laissé le projet en 2010 aux bons soins de la communauté open-source, il dispose néanmoins de l’équivalent de 85 Md$ en bitcoin. De quoi motiver les enquêteurs en herbe qui tentent de le débusquer depuis 15 ans.