Toulouse est la première ville d’Europe à accepter les paiements en cryptomonnaies pour ses transports. Dès ce lundi, les usagers du métro Tisséo peuvent régler leur trajet en Bitcoin, Ethereum et autres altcoins. Une petite révolution après le paiement par carte bancaire l’an dernier dans les bus.
Ethereum, XRP, Solana ou encore Tether. À compter de ce lundi, il sera possible de payer son ticket de métro Tisséo avec… des cryptomonnaies. Oui, ni des euros ni des dollars, mais des “crypto-actifs”. Le réseau de l’agglomération toulousaine a décidé de se lancer dans l’aventure du Bitcoin et des autres altcoins. La Ville rose devient ainsi la première ville d’Europe à accepter les paiements en cryptomonnaies pour ses transports en commun. Cette initiative, portée par Tisséo, marque une avancée majeure dans l’intégration des nouvelles technologies financières au service public.
Certains pourraient penser qu’il s’agit d’une mesure gadget ou purement symbolique, que la collectivité verse dans le côté obscur du dark web. Pour Sacha Briand, l’élu en charge des finances à la Métropole et à Tisséo, c’est au contraire être en avance sur son temps.
” Aujourd’hui, les cryptos connaissent un développement important, alors que c’était très confidentiel il y a quelques années. En France, il y a à peu près 10 % de la population qui a un portefeuille de cryptos ; on sera 20 % très rapidement. Et je vois autour de moi beaucoup de gens qui ont des portefeuilles crypto, qui ont des cartes de paiement adossées à ce portefeuille et qui règlent aujourd’hui toutes leurs transactions avec. Cette adhésion progressive entraîne une très forte fluctuation des cours, car il y a aussi une dimension spéculative pour tous ceux qui les découvrent. C’est ce qui fait son côté sulfureux, mais derrière, c’est un outil. VISA, Mastercard, tous les grands acteurs internationaux de la transaction financière commencent à se positionner sur les monnaies cryptos”, assure le grand argentier de l’Autorité Organisatrice de la Mobilité de la Grande Agglomération Toulousaine.
Après le paiement par carte l’an dernier
Il y a un an, Tisséo déployait la validation par carte bancaire sur l’ensemble de son réseau. Au 31 décembre dernier, plus de 4 millions de validations avaient été réalisées par ce nouveau moyen de paiement, soit 7 % des recettes.
Ce nouveau projet lié aux cryptomonnaies vise aussi à moderniser les moyens de paiement des usagers. “Nous avons toujours été attentifs aux évolutions technologiques, comme lorsque nous avons déployé la 4G dans le métro en premier”, rappelle Sacha Briand, pour qui cette décision s’inscrit dans la dynamique innovante de la ville, notamment avec l’arrivée de la troisième ligne de métro.
Avec environ 200 millions de validations annuelles, soit 250 000 usagers quotidiens, l’adoption des paiements en cryptomonnaies pourrait ainsi concerner un public non négligeable. “Si on estime que 10 % des Français possèdent un portefeuille crypto, cela pourrait représenter potentiellement 20 000 à 25 000 usagers intéressés par ce mode de paiement”, ajoute-t-il.
Un fonctionnement simplifié et sécurisé
Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, Tisséo ne recevra pas directement de cryptomonnaies. Les transactions s’effectueront via un module de paiement intégré, qui convertira instantanément les cryptos en euros. Des solutions comme Binance Pay permettront aux usagers de régler leur trajet en Bitcoin ou autres crypto-actifs, tout en garantissant un paiement sécurisé et transparent pour Tisséo.
“À Toulouse, où la population est constituée notamment d’étudiants ou de jeunes actifs très technophiles, ce taux pourrait être encore plus élevé”, souligne Sacha Briand. Si ce test s’avère concluant, d’autres services municipaux pourraient envisager d’intégrer ce mode de paiement, bien que les contraintes administratives soient plus complexes.
Mais alors, qu’est-ce qu’une cryptomonnaie ?
Et bien, c’est une monnaie virtuelle, non régulée par les Etats et les banques centrales. Elles offrent un moyen de paiement universel pour les biens, les services et les investissements, sans avoir recours aux systèmes bancaires traditionnels.
ll existe des milliers de crypto-monnaies dans le monde mais la plus connue est le bitcoin qui a été la première monnaie virtuelle, créée il y a plus de 10 ans suite à la crise financière de 2008.
Pour acheter ou vendre des bitcoins, vous devez avoir un portefeuille numérique vous permettant de créer une adresse bitcoin comparable à un numéro de compte bancaire.
Si ce test s’avère concluant, d’autres services municipaux pourraient envisager d’intégrer ce mode de paiement. Mais attention, il faut garder en tête qu’une monnaie non régulée reste risquée notamment parce que leur prix peut varier à la hausse comme à la baisse en très peu de temps, dépendant principalement de l’offre et la demande.