Les barrières douanières imposées par Donald Trump seront aussi hautes, selon les économistes, que dans les années 1930 aux États-Unis, à une époque où les flux étaient éminemment plus faibles et les pays moins dépendants de la production des autres.
MANDEL NGAN / AFP
L’acier, l’aluminium et les voitures importés ne sont pas non plus concernés, mais ils sont déjà visés par un taux de 25 % de taxes douanières. Et le Canada et le Mexique, soumis à un autre régime, paient déjà un nouveau tribut à la guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump. L’addition sera nettement plus lourde dès le 9 avril pour les pays qui exportent plus vers les États-Unis qu’ils n’importent de produits américains. + 54 % au total pour la Chine (visée en plusieurs temps), + 20 % pour l’Union européenne (UE), + 46 % pour le Vietnam, + 24 % pour le Japon…
Pays pauvres
Cela représentera quelque 80 pays et territoires, en comptant les 27 pays du bloc européen, selon un document officiel publié vendredi par le gouvernement américain. La liste des plus taxés a été raccourcie : elle ne comprend plus les îles françaises de Saint-Pierre-et-Miquelon – que la Maison Blanche avait présentées comme étant visées par + 50 % de droits de douane -, ni les territoires australiens des îles Heard et McDonald, dans la région subantarctique, qui abritent seulement des colonies de manchots. Leur présence avait suscité un mélange de stupéfaction et de moqueries concernant la méthodologie de l’administration américaine.
L’ONU commerce et développement (Cnuced) s’est inquiétée vendredi de trouver toujours dans la liste les pays plus pauvres de la planète. L’organisation internationale a souligné que les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement n’étaient responsables, respectivement, que de 1,6 % et 0,4 % du déficit commercial américain. Ces pays, a-t-elle observé, « ne contribueront ni à rééquilibrer le déficit commercial ni à générer des recettes significatives ». L’annonce mercredi de Donald Trump, justifiée par l’« urgence nationale » de réduire le déficit américain, a foudroyé l’économie mondiale.
Effondrement des marchés financiers
Les barrières douanières promises seront aussi hautes, selon les économistes, que dans les années 1930 aux États-Unis, à une époque où les flux étaient éminemment plus faibles et les pays moins dépendants de la production des autres. Face à la riposte annoncée par Pékin (+ 34 % sur les produits américains dès le 10 avril) et aux craintes d’une spirale négative pour l’économie mondiale, les marchés financiers se sont effondrés. En deux jours, la place américaine a vu s’envoler plus de 6 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, selon l’indice Dow Jones US Total Stock Market.