200 arbres et arbustes locaux et 15 mètres de haie sèche. Voilà les plantations qui mobilisent ce matin-là les résidents de la copropriété Le Montjoie à Caluire-et-Cuire. Adultes, enfants, tout le monde participe en suivant les conseils de Lucas Iommi. Fondateur de Colibri Urbain, une société spécialisée dans l’agriculture urbaine, il a accompagné les habitants en les associant à chaque étape du projet.
Favoriser la biodiversité
L’enjeu, c’est de trouver des plantes à la fois résistantes à la chaleur et intéressantes pour la biodiversité locale.
“On prévoit aussi des plantes méditerranéennes car c’est le climat qui commence à remonter chez nous. Il y a aussi une petite part d’exotique pour avoir un jardin vraiment robuste”. Lucas Iommi / Président Colibri Urbain
Tout est fait pour favoriser la biodiversité. Comme cette haie de Benjes installée en limite de propriété. “Benjes”, c’est le nom de deux frères paysagistes qui lancèrent dans les années 80 le concept d’une haie constituée de bois mort. “L’idée, c’est de laisser sécher et vieillir le bois pour que la diversité locale trouve un abri ” explique Rémy Saurat, bénévole et professeur d’écologie.
Végétaliser les espaces privés
Comme de nombreuses villes en France, Lyon enregistre depuis plusieurs années des records de chaleur durant l’été. En août 2023, le record de 41,4°C a été enregistré à la station météo de Lyon-Bron. Pour réduire cette fournaise, la collectivité a décidé de planter massivement des arbres dans l’espace public. Même si les végétaux ne peuvent pas enrayer à eux seuls ce réchauffement, ils permettent de faire chuter la température de 4,5°C.
REPORTAGE PROGRAMME PLANTATION COPROPRIETES
Les espaces privés, clé de la lutte contre la chaleur urbaine
Le hic, c’est que 70 % des espaces verts du territoire de la Métropole de Lyon sont situés sur des terrains privés. En 2021, l’idée d’accompagner les copropriétés ou les bailleurs de logements sociaux a été lancée.
Depuis, près de 1400 arbres et 7 000 arbustes ont été plantés ; 194 résidences ont été accompagnées financièrement dans le cadre du Plan nature de la collectivité. Mais pour être financé, le projet doit répondre à certaines conditions. « La règle générale est un financement à 50% des plantations, rappelle Pierre Athanaze, vice-président de la Métropole de Lyon. Il y a 10% en plus pour la plantation avec le label Végétal local de l’Office français de la biodiversité. Et encore, un bonus de 5% s’il y a des arbres ou arbustes fruitiers. Certains projets sont donc financés à 65% ».
Un outil de cohésion
Si ces plantations ont un impact sur la baisse de la température en été, elles ont des effets positifs sur le climat “social” des résidences. Associés au projet dès le départ, les habitants créent de nouvelles connexions entre eux. Ils réinvestissent les jardins des copropriétés qui, avant les plantations, étaient pour la plupart désertés.
« Ce jardin va nous permettre d’avoir des temps conviviaux pour les ramassages de fruits, pour retourner le compost. C’est vraiment un outil au service du vivre ensemble ». Guillaume Dupeyron, président de la copropriété La Montjoie
Quid des propriétaires de maison individuelle ? Ils ne sont pas oubliés. L’an dernier, 2 000 arbres ont été distribués gratuitement aux particuliers qui en avaient fait la demande.