Ce qui est particulier avec la Bourse, c’est qu’elle rassemble des entreprises dont la valeur est définie par l’offre et la demande d’actions. Donc du nombre de personnes souhaitant acheter ou vendre des parts de son capital, à un prix donné. Trois conséquences directes à cela :
– Plus l’entreprise fonctionne bien, plus il y a des gens qui veulent en posséder un bout, plus sa valeur augmente. Et à l’inverse, quand la demande chute, la valeur de l’entreprise baisse.
– La valeur de l’entreprise cotée en Bourse est définie par ce marché et est donc mise à jour en continu (sur les horaires d’ouverture de la Bourse). Par conséquent, il est nettement plus facile d’acheter ou de vendre aisément des parts d’une entreprise cotée, que non coté (dont la valorisation peut aussi être effectuée, mais ponctuellement, lors de l’entrée au capital d’un fonds de private equity par exemple).
– Le fait de connaître le prix d’une action quasi instantanément confère à ces actifs une forte liquidité : vous pouvez vendre vos parts très vite. À condition bien sûr qu’il existe des acheteurs pour cette entreprise.
Alors maintenant que vous avez compris le principe, voyons s’il est nécessaire d’être trader pour entrer en Bourse…
Les instruments pour bâtir son portefeuille
Lorsque l’on évoque la Bourse, le premier réflexe est souvent d’imaginer l’achat d’actions individuelles, ces titres représentant une fraction du capital d’une entreprise et donnant droit, au-delà de la perspective de plus-value, à une quote-part de ses dividendes. Mais l’univers des actifs côtés est bien plus vaste.
Aux actions s’ajoutent d’abord les obligations, emprunts émis par les États ou les sociétés, qui correspondent-elles à des parts de dette. Elles offrent un flux d’intérêts régulier et un niveau de risque généralement inférieur à celui des actions.
Viennent ensuite les fonds d’investissement (OPCVM), gérés par des professionnels qui sélectionnent pour vous un panier de valeurs, mais dont les frais peuvent peser sur la performance.
Enfin, les ETF (Exchange-Traded Funds) – ou « trackers » – répliquent passivement la performance d’indices boursiers (CAC 40, S&P 500, MSCI World…), de secteurs (technologie, santé) ou d’actifs divers (obligations, matières premières). Cotés et négociés comme des actions, ils combinent la diversification d’un fonds et des frais de gestion extrêmement bas, parfois inférieurs à 0,10 % par an.
Gestion passive ou active : choisir son tempo
Ces deux derniers instruments méritent qu’on s’y attarde un peu, car derrière eux se cache un concept important : gestion active vs gestion passive.
– Gestion active : longtemps réservée aux grandes fortunes, elle s’appuie sur l’expertise de gérants pour sélectionner des valeurs prometteuses et tenter de battre un indice de référence. Cette approche peut générer de belles performances, mais s’accompagne d’honoraires parfois supérieurs à 1,5 % et réclame un suivi constant des marchés.
– Gestion passive : elle se contente de suivre un indice via des ETF, réduisant ainsi drastiquement les coûts et l’énergie déployée. Elle permet de lisser l’impact des fluctuations et de se concentrer sur l’essentiel : déterminer une allocation d’actifs cohérente avec ses objectifs et son horizon de placement.
L’expérience des dernières années montre que rares sont les gérants actifs qui parviennent à dépasser leurs indices une fois leurs frais déduits. À moins de cas très particuliers, les ETF constituent une option particulièrement intéressante… Encore faut-il savoir lesquels choisir !
Sélectionner ses ETF avec discernement
Le choix d’un ETF ne se limite pas à son intitulé ou à sa renommée : il faut d’abord définir ses objectifs (croissance, génération de revenus, préservation du capital) et son appétence au risque. Viennent ensuite :
- la nature de l’indice sous-jacent : universel (MSCI World), zone euro, marchés émergents ou secteur spécifique ;
- le mode de réplication : physique (achat direct des titres) ou synthétique (dérivés et swaps) ;
- le Total Expense Ratio (TER), qui doit être le plus bas possible ;
- la taille de l’actif sous gestion et le volume de transactions, garants de liquidité ;
- le type de distribution des revenus : capitalisation (réinvestissement automatique) ou distribution (versement de dividendes).
Automatiser et diversifier pour plus de sérénité
Pour éviter le piège du « market timing », et parce que, n’étant pas trader vous ne pouvez probablement pas passer vos journées le nez collé à votre plateforme d’investissement, vous craignez peut-être d’acheter au plus haut ou de vendre au plus bas.
Pour répondre à cet enjeu, la technique du Dollar Cost Averaging consiste à investir régulièrement une somme fixe. Chaque mois ou trimestre, un ordre programmé achète des parts d’un ou plusieurs ETF, lissant ainsi le prix moyen d’acquisition.
La diversification, quant à elle, est la clef de voûte de toute stratégie prudente. Mélanger des ETF actions mondiales, régionales et sectorielles, y adjoindre des trackers obligataires et, selon l’appétence, un peu de matières premières, permet de réduire la volatilité globale du portefeuille. Un rééquilibrage annuel suffit généralement à réajuster les pondérations pour conserver l’allocation cible et prendre des bénéfices sur les lignes surperformantes.
Accéder aux marchés : plateformes et enveloppes fiscales
Aujourd’hui, ouvrir un compte-titres ou un PEA (Plan d’Épargne en Actions) se fait en quelques clics, auprès de courtiers en ligne (Boursorama, Fortuneo), de néo-courtiers (Trade Republic, Yomoni) ou même de banques digitales (Revolut).
Les frais de transaction, l’accès aux ETF étrangers, l’ergonomie et la qualité pédagogique constituent les critères de choix majeurs.
Sur le plan fiscal, l’enveloppe joue un rôle déterminant. Le PEA, réservé aux actions européennes, offre une exonération d’impôt sur les gains après cinq ans de détention, hors prélèvements sociaux.
Le compte-titres ordinaire n’impose pas de plafond de versement, mais les plus-values et dividendes sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % (impôt + prélèvements sociaux).
L’assurance-vie, enfin, bien qu’étant un autre véhicule, accueille aussi des ETF et des fonds, offrant une fiscalité avantageuse au-delà de huit ans.
Depuis peu, le Plan d’Épargne Retraite (PER) autorise lui aussi l’investissement en titres vifs ou fonds, et vos versements sont déductibles du revenu imposable. Attention en revanche, il est contraignant si vous voulez en sortir avant la retraite.
Si le montant que vous souhaitez investir est conséquent et que vous avez peu de temps à consacrer à vos investissements, il peut être pertinent de contacter un conseiller en gestion de patrimoine ou un multi family-office comme Sapians, qui vous accompagnera dans l’allocation de votre patrimoine, la sélection des supports d’investissement et l’ouverture des contrats associés.
Attention, selon l’intermédiaire que vous choisirez, vous n’aurez pas accès aux mêmes investissements ; tous les ETF ne sont pas référencés chez tous les distributeurs par exemple. Si vous en voulez un en particulier, vérifiez avant d’ouvrir votre contrat qu’il est bien disponible en son sein.
Il existe également des différences de frais considérables selon les intermédiaires auxquels vous faites appel et au mode de gestion que vous choisissez : frais d’entrée, de sortie, de gestion, etc. : pensez à bien comparer la documentation avant de signer quoi que ce soit !
Investir sans être trader, c’est avant tout adopter une posture d’épargnant patient et raisonnable. La Bourse ne vous protège pas des pertes en capital et connaît parfois une forte volatilité.
Il ne s’agit pas de suivre frénétiquement chaque annonce économique, mais de conserver le cap sur ses objectifs de long terme.
En combinant une sélection rigoureuse d’instruments (et notamment d’ETF pour leur efficacité et leur prix), une allocation raisonnable en fonction du temps que vous avez devant vous et de votre argent disponible, une programmation régulière d’achats, une diversification prudente et l’optimisation fiscale par le biais des enveloppes adaptées, vous pouvez sereinement profiter de la création de valeur que la Bourse offre sur le temps long, sans sacrifier votre tranquillité d’esprit.