La néobanque américaine Chime fait son entrée au Nasdaq, ce jeudi, au prix de 27 dollars par action, soit le haut de la fourchette de la valorisation indicative, soit 864 millions de dollars levés. La fintech de San Francisco est ainsi valorisée 9,8 milliards de dollars, soit 5,8 fois son chiffre d’affaires de 2024. Ce sont des valorisations de marché, loin des sommets atteints en 2021, avant la remontée des taux d’intérêt.
Les valorisations privées (lors de levées de fonds auprès d’investisseurs) ou publiques des fintechs s’étaient effondrées, certains, comme la fintech Revolut, pouvant perdre jusqu’à 80 % de leur valeur. Mais aujourd’hui, les investisseurs semblent avoir retrouvé de l’appétit pour le secteur sur des bases de valorisations plus attractives.
Succès pour Circle
En mai dernier, le néocourtier eToro a rouvert le bal des introductions en Bourse parmi les fintechs et l’action a gagné depuis plus de 20 % par rapport à son prix d’introduction. La fintech Circle, émetteur de stablecoins, a également réussi son introduction en Bourse début juin en levant près d’un milliard de dollars, soit une valorisation de 7 milliards de dollars, profitant de l’engouement actuel pour les cryptoactifs.
Enfin, la fintech suédoise Klarna, spécialisée dans le paiement fractionné, a déposé à Wall Street une demande d’introduction en Bourse, sans avoir fixé, encore de prix. Sa valorisation a cependant pratiquement doublé depuis son point bas de 2022 pour osciller autour de 15 milliards de dollars.
Un modèle ciblé sur la clientèle moyenne gamme
Chime offre des services bancaires classiques avec une tarification plutôt attractive, en évitant notamment les frais abusifs pratiqués traditionnellement par les banques traditionnelles, notamment sur les soldes minimums sur le compte courant ou les frais élevés sur les découverts.
La néobanque en ligne a également développé toute une palette de services autour du « bien-être financier » pour mieux accompagner ses clients dans leur gestion au quotidien ou la gestion de leur épargne. Elle affiche désormais 8,6 millions de clients actifs et déploie une stratégie ciblée sur le mass market, des clients dont les revenus ne dépassent pas les 100 000 dollars par an et qui sont délaissés par les grandes banques, comme JPMorgan Chase.