Invitée de la matinale de Franceinfo, la ministre du Travail et de l’Emploi s’est réjouie que le financement de la protection sociale puisse être discuté lors d’une prochaine conférence sociale souhaitée par Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a annoncé cette semaine qu’il demanderait au gouvernement d’ouvrir “une conférence sociale” avec les partenaires sociaux sur le financement du modèle social. Dès vendredi matin sur le plateau de Franceinfo, la ministre du Travail de l’Emploi Astrid Panosyan-Bouvet a fait part de son souhait que “cette conférence sociale commence sans trop tarder” alors que les partenaires sociaux prolongent leurs discussions sur les retraites jusqu’à mi-juin.
“Je suis très heureuse qu’on parle enfin du financement de la protection sociale dans notre pays qui est, par rapport à d’autres pays européens, financée de manière anormalement élevée par le travail, ce qui explique l’écart entre le super brut et ce que les travailleurs ont dans la poche.”
La ministre estime que la protection sociale a été détournée de son objectif premier en matière de cible: “Le travail a pour vocation de financer et de protéger les travailleurs dans des risques associés au travail. Mais le travail s’est mis à financer la protection liée à des risques universelles et qui ne concernent pas que le travail comme la santé, la famille et aussi la perte d’autonomie et le grand âge. Il faut le revoir car sinon ça pèse sur le travail, le recrutement, le maintien d’emploi et le pouvoir d’achat des travailleurs.”
La piste de la TVA sociale
Mardi soir sur TF1, le président de la République a suggéré “d’aller chercher de l’argent en dehors du seul travail”, notamment par le biais de la “consommation”. Une manière en creux de relancer l’arlésienne de la “TVA sociale” votée en 2012 et abrogée immédiatement après par François Hollande, consistant à transférer des baisses de cotisations pesant sur le travail vers une augmentation de quelques points de la TVA. Une réforme du financement de la protection sociale est demandée par l’ensemble des organisations patronales, le Medef et la CPME étant d’ailleurs favorables à la TVA sociale.
A l’instar de la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin mercredi, le patron de Bercy Eric Lombard a indiqué jeudi soir sur BFM Business sa volonté de “laisser le débat se développer” entre les partenaires sociaux concernant le financement du modèle social, qui doit être “modifié” car “coûteux”.
“Ma position depuis le début de cette préparation de la loi de finances pour 2026, c’est de laisser le débat se développer entre les partenaires sociaux, entre les partenaires politiques, pour voir quel est l’équilibre politique”, a insisté le ministre de l’Economie et des Finances. “A titre personnel, je suis convaincu que ce qui émanera du dialogue entre les partenaires sociaux sera la bonne solution.”