La rupture entre Donald Trump et Elon Musk, autrefois alliés politiques, a franchi un nouveau cap. Le président des États-Unis a mis en garde samedi 7 juin contre de potentielles « conséquences graves » si le patron de Tesla venait à soutenir financièrement des candidats démocrates opposés à la réforme fiscale portée par la Maison Blanche.
Dans un entretien téléphonique accordé à NBC News depuis sa résidence de Bedminster (New Jersey), le président républicain a affirmé ne plus entretenir de relation avec Elon Musk, deux jours après une série d’échanges acerbes sur les réseaux sociaux. « Je pense que c’est fini », a déclaré Donald Trump, interrogé sur la possibilité de réconcilier les deux hommes. Il s’est refusé à préciser la nature des représailles évoquées, tout en admettant qu’aucune enquête gouvernementale n’était à l’ordre du jour pour l’instant, malgré ses récentes allusions à une suspension des contrats fédéraux avec les entreprises de Musk.
À l’origine de cette querelle : le vaste projet de réforme fiscale défendu par Donald Trump, et que Musk a vertement critiqué. Le milliardaire, autrefois proche conseiller du président, a qualifié le texte d’« abomination », déplorant ses effets potentiels sur la dette publique américaine. Cette prise de position rejoint celle de plusieurs sénateurs républicains, inquiets de l’impact budgétaire estimé à 2.400 milliards de dollars sur dix ans.
Selon Trump, l’opposition de Musk serait motivée par la suppression prévue des crédits d’achat pour les véhicules électriques, mesure à laquelle Tesla serait particulièrement sensible. Le chef de l’État a cependant affirmé sa « confiance » dans le processus législatif en cours, assurant que le texte pourrait être adopté d’ici au 4 juillet, jour de la fête nationale.
Malgré la tension, des signes d’apaisement émergent du côté du patron de Tesla. Elon Musk a récemment effacé plusieurs publications critiques, dont un message sur X (ex-Twitter) appelant à la destitution de Trump. Un geste interprété comme une tentative de désescalade. Mais pour l’heure, le fossé semble profond entre les deux figures les plus puissantes des États-Unis. Et le bras de fer pourrait peser lourd dans le débat fiscal et électoral des mois à venir.