Né à Tarbes, dans les Pyrénées, Alain Benazet a débuté dans le monde parisien de la finance avant de tout quitter pour venir s’installer, il y a près de 50 ans, en Dordogne.
Né dans les Pyrénées, Alain Benazet a passé son enfance en Auvergne avant de monter à Paris, où il a effectué des études à Sciences Po et à l’Université d’Assas.
Il a alors évolué, pendant plusieurs années, dans le monde de la finance, travaillant, successivement, pour City Bank, Banque de Suez et Compagnie financière de Suez.
Pourtant, il décide d’abandonner cette vie parisienne pour rejoindre l’administration préfectorale de la Dordogne, à la fin des années 1970, à à la suite d’un appel téléphonique du préfet de Dordogne, Gérard Belorgey, au directeur de Sciences Po, qui le recommande.
“Ca a été le bond vers l’inconnu”, déclare Alain Benazet, qui n’avait jamais mis les pieds dans le Périgord.
En raison de son passé dans le milieu financier, “j’ai été présenté comme Monsieur entreprise en difficulté”, se souvient Alain Benazet. Il relate aussi plusieurs malentendus survenus à son arrivée dus au vocabulaire employé localement ou à l’utilisation de sommes en anciens francs qui lui faisaient penser que certaines entreprises locales pesaient 100 fois plus que leur poids réel.
Rencontré chez l’auteur et éditeur Pierre Fanlac, Alain Benazet se souvient avec émotion de l’homme politique Robert Lacoste, dont il a apprécié la finesse, la bonté et le courage.
Le milieu des arts a exercé aussi un certain attrait sur Alain Benazet. Ainsi, il se remémore les soirées organisées par l’ancienne présidente et créatrice du Festival du film de Sarlat, Joëlle Belon. “Chez elle, il y avait des soirées fabuleuses, avec des chanteurs et des musiciens de premier rang, sous les étoiles du Périgord. C’était magnifique”, déclare Alain Benazet.
Après un court retour à Paris, Alain Benazet est rapidement rappelé par l’ancien préfet de la Dordogne, Gérard Belorgey, devenu entretemps, de 1982 à 1984, directeur général du groupe Boussac, afin de l’épauler dans la gestion de ce groupe spécialisé dans le textile. Alain Benazet se remémore alors, avec émotion, les difficultés économiques traversées par ce groupe qui comprenait aussi Le bon marché et Christian Dior, seules activités conservées par Bernard Arnault.
Passionné également par la construction européenne, Alain Benazet a enseigné un cours d’histoire de l’Europe à l’European Business School et a publié l’ouvrage Lorsque l’Europe paraît. Son histoire de l’Antiquité à la Renaissance (L’Harmattan, 2022).
Alain Benazet partage son enthousiasme pour le XIIIe siècle, avec la création de plusieurs universités européennes, la construction de cathédrales majeures et l’émergence de figures intellectuelles d’exception.
Il rappelle aussi que les conditions climatiques de cette époque ont été déterminantes pour l’essor économique de l’Europe médiévale, qui voit l’apparition des lettres de change, du chèque et de la comptabilité en partie double.
La Peste Noire, la guerre de Cent Ans et la perte de l’empire byzantin mettent un frein à ce développement, souligne Alain Benazet, qui mentionne toutefois le renouveau européen de la Renaissance.