Face à l’engouement croissant pour le bitcoin, les néophytes doivent se tourner vers des plateformes spécialisées pour acheter et stocker leurs cryptomonnaies. Mais entre choix techniques, vigilance réglementaire et arnaques, mieux vaut s’informer avant de se lancer.
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Ce n’est pas dans votre banque que vous trouverez des cryptomonnaies, mais chez un intermédiaire spécialisé. « Plus de la moitié de nos 200 000 clients ont acheté du bitcoin pour la première fois sur notre application », explique Alexandre Roubaud, le président de Bitstack. D’autres plateformes françaises, comme Coinhouse, Crypcool, Meria, Paymium ou StackinSat, s’adressent aussi aux débutants. A l’inverse, mieux vaut savoir de quoi on parle quand on opte pour une plateforme d’échange internationale comme Binance, Coinbase ou Kraken, qui mettent directement les investisseurs en relation entre eux. Un avantage cependant : des tarifs bas (lire le tableau ci-contre).
Mais attention aux pseudo-plateformes d’investissement ! L’Autorité des marchés financiers (AMF) recommande de vérifier que celle que vous avez choisie figure bien dans sa liste blanche » d’acteurs enregistrés en tant que prestataires de services sur actifs numériques (Psan). Il en existe une centaine. L’AMF met par ailleurs régulièrement à jour sa liste noire de sites non autorisés.
Sécuriser ses cryptos avec un portefeuille physique
Dans tous les cas, il faut commencer par ouvrir un compte, choisir son mode de paiement (gratuit par virement, mais payant par carte bancaire) et surtout réfléchir au stockage de ses actifs numériques. « La solution la plus sécurisée consiste à récupérer ses bitcoins pour les stocker soi-même sur un portefeuille physique, comme un Ledger. Il est déconnecté d’Internet et de votre smartphone, et ne peut donc pas être piraté », explique Jonathan Herscovici, le fondateur de StackinSat. On parle alors de stockage «à froid» (cold wallet), par opposition à un «hot wallet» connecté. Attention, ne perdez pas ce petit appareil ressemblant à une clé USB et n’oubliez pas la clé d’accès.
Il est aussi possible de confier la conservation de ses cryptomonnaies à l’intermédiaire chez qui on a ouvert un compte. «Conserver soi-même ses cryptoactifs sur un portefeuille physique nécessite une certaine expertise technique. Nos clients choisissent à 95% de nous en confier la conservation sur nos propres wallets hors ligne – cold storage –, ce qui garantit une protection maximale contre les risques de vol ou de perte », explique Thibault Desachy, directeur de la gestion des actifs de Coinhouse. Cela simplifie par ailleurs la procédure de revente car, si les cryptos sont stockées par le client, il lui faut d’abord les transférer sur la plateforme avant de pouvoir les vendre.
A noter, toutes les plateformes proposent des outils de formation, voire dans certains cas des conseils sur la constitution d’un portefeuille de cryptos. Et elles vous invitent toutes à mettre en place des plans d’investissement programmés (la même somme est investie toutes les semaines ou tous les mois), afin de lisser les fluctuations du marché, particulièrement violentes dans l’univers des cryptos.
Le Bitcoin est une sorte de monnaie électronique qui permet d’échanger du cash entre pairs (sans passer par un tiers de confiance, de type banque). Mi-décembre, il avait atteint son pic pour dépasser les 100 000 dollars. Il a souffert de la guerre commerciale lancée par Donald Trump, chutant à 75 000 dollars le 9 avril, avant de remonter à 92 430 dollars le 23 avril. Certains aimeraient le qualifier de valeur refuge.«Nous n’en sommes pas là ! Il le deviendra certainement grâce au nombre croissant de ses utilisateurs. Mais, d’ici là, sa volatilité va rester forte et, si vous en achetez, il faut être capable de supporter des montagnes russes très prononcées», explique Yves Choueifaty, fondateur et président de Tobam, une société de gestion d’actifs. Mais pour lui, c’est sûr, à long terme, la reine des cryptos va s’apprécier. Louis Alexandre de Froissard, fondateur de Montaigne Patrimoine, partage cet avis : «Dans le règlement du Bitcoin, il est spécifié qu’il n’y en aura jamais plus de 21 millions émis. Nous en sommes actuellement à 19,8 millions. Le Bitcoin va devenir un actif rare et il va donc continuer à se valoriser.» Pour les deux hommes, il faut y consacrer au maximum 5% de son patrimoine financier. «Plus un actif est volatil, plus il faut morceler vos versements, par exemple une petite somme toutes les semaines. En lissant ainsi votre prix d’entrée, vous limitez le risque d’acheter au plus mauvais moment», conseille Louis Alexandre de Froissard. Avec cette antienne : n’investissez que ce que vous êtes prêts à perdre ! Quant aux quelques millions d’autres cryptomonnaies en circulation, les deux professionnels conseillent au grand public de passer son chemin. Trop risqué.
Mireille Weinberg
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