Le bitcoin a atteint lundi un nouveau record, en franchissant pour la première fois la barre des 120 000 dollars. La plus importante des cryptomonnaies a grimpé jusqu‘à 123 205,09 dollars sur le marché des changes. Ce nouveau record témoigne du succès croissant des cryptomonnaies et de leur démocratisation.
Cette nouvelle hausse peut aussi permettre aux investisseurs de faire d’importantes plus-values. « J’avais investi 5 000 euros en bitcoin début 2017 pour les revendre en 2018 avec une belle plus-value. En 2019, j’ai investi 800 euros pour avoir actuellement 4 400 euros dans mon portefeuille », explique ainsi Philippe, 68 ans, originaire de Daix (Côte-d’Or) qui a répondu à notre appel à témoignages.
Les réseaux sociaux comme vitrine
Les cryptomonnaies sont aujourd’hui mieux connues du grand public. En 2025, 92 % des Français déclarent connaître les crypto-actifs, selon une étude* publiée en avril par l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan) et réalisée en partenariat avec Deloitte et Ipsos. C’est huit points de plus qu’en 2024, une évolution qui « résulte d’un regain d’intérêt, notamment porté par un marché dynamique et une couverture médiatique accrue », analyse l’Adan. Selon cette même étude, 33 % des Français envisagent d’acquérir des cryptomonnaies en 2025, soit une augmentation de 10 points par rapport à 2023.
Les réseaux sociaux ont aussi contribué à cette démocratisation. De nombreux influenceurs y font la promotion des crypto-monnaies. Sur TikTok, le hashtag « bitcoin » cumule 5,5 millions de publications et #cryptocurrency 3 millions. Parmi les vidéos mises en avant, plusieurs vantent la crypto comme un moyen de faire de l’argent « sans se prendre la tête ». « Beaucoup de jeunes investisseurs sont entrés dans la crypto par TikTok, car c’est l’application qui a connu une explosion des téléchargements pendant le confinement », expliquait en 2024 aux Échos Laurence Allard, sociologue des usages numériques et des nouveaux médias. Selon l‘étude d’Adan, 42 % des investisseurs ont moins de 35 ans.
Une politique favorable aux États-Unis
Si les bitcoins ont autant progressé ces derniers jours, c’est aussi et surtout en raison de ce qui se passe aux États-Unis, où le secteur espère obtenir une régulation favorable. Donald Trump lui-même s’est proclamé «président des cryptos ». Peu avant son investiture, il avait lancé son propre jeton $Trump. Son arrivée à la Maison Blanche le 20 janvier avait permis au bitcoin de franchir un nouveau sommet.
Depuis, il mène une politique favorable aux crypto-actifs : il a signé en mars un décret visant à créer une réserve stratégique nationale de bitcoins. Cette semaine du 14 juillet a été baptisée « Semaine de la crypto » par la Chambre des représentants américaine, qui doit examiner trois projets de loi majeurs pour l’industrie : le « Genius Act » sur les stablecoins, le « Clarity Act » sur la structure du marché crypto et « l’Anti CBDC Surveillance State Act » pour interdire les monnaies numériques de banque centrale.
Une monnaie refuge face à l’inflation
Enfin, dans un monde rempli d’incertitudes et en période d’inflation, la cryptomonnaie apparaît aussi pour certains comme une monnaie refuge. Lucas, 30 ans, originaire de Lille, explique ainsi s‘être lancé dans la cryptomonnaie en 2018 pour « contrer l’inflation, dynamiser ses investissements et par perte de confiance envers le système économique, l’État, les entreprises, l’euro ». Des motivations partagées par 70 % des investisseurs, selon l’étude menée par l’Adan qui pointe toutefois que la principale motivation reste la recherche d’un rendement financier.
Les cryptomonnaies restent néanmoins très volatiles et s’il est possible de faire des gains, il est aussi possible de les perdre très rapidement. Guillaume, 40 ans, originaire des Vosges, a investi dans le bitcoin en 2022, mais reste ainsi prudent : « Je prends cet investissement comme un placement à long terme. Je ne mets pas tous mes œufs dans le même panier : de l‘épargne classique, de l’assurance vie, de l’épargne retraite. Cette cryptomonnaie rentre dans ce même schéma de placement que les autres supports plus communs ».
*Étude menée en janvier 2025 auprès de 2 000 Français âgés de 18 ans et plus.