L’affaire est portée en justice
En 2013, seuls quelques investisseurs osent miser sur le Bitcoin. Ils font partie d’une très restreinte communauté crypto, les Cypherpunks. James Howells ne lésine pas, et achète 8 000 jetons qu’il stocke sur un disque dur. Cette année-là le cours de la cryptomonnaie atteint le record historique de 266 dollars. À l’époque, James Howells est en couple. Selon lui, sa compagne jette son disque dur par inadvertance, ainsi que le portefeuille crypto qu’il contient. Il aurait terminé, d’après James Howells, dans une décharge de la ville galloise de Newport.
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“C’est juste normal que je concentre mon énergie sur la recherche de ce disque dur”, estime James, assez dépité de ne pas pouvoir fouiller lui-même la décharge. “Le conseil de la ville (à qui appartient la décharge, NdlR) me refuse depuis plus de 10 ans la permission de chercher, ou même de convenir d’une rencontre en personne avec les dirigeants du conseil pour que nous puissions discuter de la situation de bonne foi”, regrette-t-il. Mais malgré les refus répétés de la ville de Newport, James ne baisse pas les bras.
À plusieurs reprises, il demande une autorisation pour accéder à la décharge, offrant aux membres du conseil de la ville un pourcentage sur les Bitcoin s’ils étaient récupérés. En vain. Il porte donc l’affaire en justice, demandant 600 millions d’euros de dédommagements (soit 495 millions de livres sterling). Le conseil de Newport, face à cela, demande à la Cour suprême des États-Unis de rejeter la demande de James avant d’entamer un procès. Ce mois de janvier 2025, un juge a tranché, refusant les demandes de James et affirmant qu’aucun “motif raisonnable” ne permettait de soutenir la plainte et qu'”aucune perspective réaliste” n’existait de mener un procès complet.
Selon James Howells, il lui reste deux solutions pour récupérer son portefeuille de crypto. La première : aller en appel, ce qu’il se prépare à faire. Tandis qu’il compte se représenter lui-même lors de son procès, aidé de l’IA. La seconde : acheter le site de la décharge. Tandis que la ville de Newport a affirmé son souhait de fermer ce site au cours de l’exercice 2025-2026. Mais le conseil n’a pas indiqué qu’il était intéressé par la vente du site sur lequel il compte aménager une ferme solaire. James Howells, quant à lui, reste convaincu que son disque dur est toujours dans la décharge après toutes ces années, au milieu des 1,4 millions de tonnes de déchets qui la composent.