L’engagement de Mohamed Talal Lahlou en faveur de la finance participative remonte à bien avant son lancement effectif au Maroc. Dès 2011, il intervient dans des séminaires, rédige des articles scientifiques, forme des cadres et accompagne aussi bien des banques que des institutions publiques dans l’appropriation du modèle islamique de financement. Il a d’ailleurs participé aux discussions parlementaires sur la loi n°103.12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés, qui pose les bases juridiques de cette nouvelle branche du système bancaire.
Un secteur toujours en construction
La finance participative a « évolué très rapidement, avec une croissance importante, à tel point qu’aujourd’hui, un financement sur deux pour l’acquisition d’un bien immobilier se fait via les banques participatives. Ces dernières affichent une production quinze fois plus élevée par agence que les autres banques. Mais les fonds ne sont pas toujours disponibles, ce qui engendre une forte tension au niveau de la demande », décrypte-t-il. L’expert estime que la palette de produits et services reste encore très limitée par rapport à ce que le cadre juridique permet : « Toutes les banques proposent quasiment la même offre. Il manque encore un certain nombre de produits, tels que l’Istisnaâ, l’Ijara, la Moucharaka ou encore la Moudaraba. »
Éthique et rigueur analytique
Porté par un intérêt affirmé pour la finance et l’économie, Mohamed Talal Lahlou a construit un parcours académique solide entre grandes écoles européennes et universités de renom. Après des classes préparatoires, il étudie à l’ESCP Business School de 2005 à 2007, avant de poursuivre un cursus d’un an à Aston University, à Londres. À partir de 2013, il entame un doctorat en finance islamique à l’Université Mohammed V de Rabat. Il alterne depuis entre missions de conseil et enseignement dans les universités et grandes écoles marocaines. Il est également l’auteur de deux ouvrages, dont un consacré à la finance islamique. Depuis l’obtention de sa certification de l’AAOIFI, il se consacre principalement à ce domaine.
L’efficacité pour boussole
Sa vision du management est guidée par l’efficacité : « J’aime résoudre les problèmes rapidement, c’est ce qui m’a toujours animé, avec un souci d’analyse fine et une capacité à déléguer quand il le faut. » Dans un secteur toujours en développement, Mohamed Talal Lahlou continue de bâtir des ponts entre l’économie islamique et l’innovation financière. Ouvert, conciliant, mais sans compromis sur le fond, le consultant refuse le « politiquement correct » et revendique une parole libre, au service d’une finance participative plus inclusive et structurée.