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Union de l’épargneLe Luxembourg impliqué dans le label «Finance Europe»
Sept pays de l’Union européenne, dont le Luxembourg, lanceront ce jeudi un label pour des produits d’épargne contribuant à financer les entreprises européennes.

Sept pays de l’Union européenne, dont le Luxembourg, la France, l’Espagne et l’Allemagne, lanceront jeudi à Paris un label «Finance Europe» pour des produits d’épargne contribuant à financer les entreprises européennes, une étape vers l’union de l’épargne et de l’investissement encore à construire.
Cette initiative, à laquelle participent également les Pays-Bas, le Portugal et l’Estonie, intervient sur fond de tensions géopolitiques et commerciales internationales, qui ont conduit l’UE à réaffirmer sa volonté de renforcer sa compétitivité et de créer un marché unique de la finance pour combler son retard avec les États-Unis.
«Trop de nos entreprises, start-up, ETI, quand elles atteignent certains niveaux de besoins en financement, ne trouvent pas de réponse en Europe»
Elle part du constat que l’épargne privée des Européens représente une manne de plus de 35 000 milliards d’euros mais qu’elle n’est pas suffisamment mobilisée pour financer les entreprises européennes, l’innovation ou la transition énergétique du continent. Pour le ministre français de l’Économie Eric Lombard, qui recevra plusieurs de ses homologues européens à Bercy jeudi après-midi, ainsi que des acteurs financiers, il s’agit de garantir l’«autonomie stratégique» de l’UE.
«Dans un climat de concurrence internationale exacerbée, notre épargne européenne doit servir au développement économique de nos entreprises, à la création d’emploi et à la réponse aux grands défis environnementaux ou technologiques», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Trop de nos entreprises, start-up, ETI, quand elles atteignent certains niveaux de besoins en financement, ne trouvent pas de réponse en Europe. Il faut faire changer cela», a-t-il ajouté.
«20% de l’épargne de la zone euro est investie à l’étranger»
Selon lui, «chaque année, 20% de l’épargne de la zone euro est investie à l’étranger, tandis que les 80% restants demeurent majoritairement placés sur des comptes bancaires à faible rendement». Or, les besoins de financements supplémentaires sont évalués à 800 milliards d’euros annuels d’ici 2030 pour la transition écologique, l’innovation numérique et les infrastructures critiques.
Le label «Finance Europe» s’appliquera à des produits financiers existants ou à créer, dont au moins 70% des actifs sont investis dans des entreprises européennes, prioritairement en actions, pour une durée d’investissement minimale de cinq ans. Ces produits ne pourront pas bénéficier d’une garantie publique de capital – et comporteront donc des risques – mais bénéficieront d’une fiscalité «avantageuse» à déterminer au niveau national, selon Bercy.
L’objectif est que ce label, qui sera «auto-déclaré» par les banques, assurances ou fonds, puisse être opérationnel en 2026, a-t-il précisé. Aucun objectif n’a pour l’heure été fixé en termes de niveau de mobilisation de l’épargne des ménages européens, qui atteint 13,3% contre 7,9% aux États-Unis.
(afp/ol)