Camille Baril-Guérard ne se laisse pas freiner par son âge. Même si elle a souvent travaillé avec des collègues possédant plus d’années d’expérience qu’elle avait d’années de vie, la gestionnaire a fait sa place. À seulement 35 ans, elle est déjà vice-présidente finances chez Groupe Plombaction.
En théorie, rien ne la destinait aux finances. Issue d’une famille de cinq enfants dans laquelle la médecine était mise de l’avant, elle a compris que son chemin serait différent. « Ma mère avait sa clinique vétérinaire à la maison, je voyais des chirurgies tous les jours, mes sœurs étudiaient en médecine, mais je ne voulais pas ça. Depuis que je suis jeune, j’ai le sens des affaires. »
Son premier réflexe a été d’étudier en comptabilité, avant de réaliser que le domaine l’ennuyait. « Je suis une fille qui a besoin de beaucoup de défis. Quand j’ai suivi un cours sur se lancer en affaires, j’ai compris que c’était ma place. L’aspect finance est hyper important pour administrer une business. »
Après un bac en administration des affaires à l’Université Laval, elle a poursuivi à la maîtrise pour obtenir plus rapidement son titre de CPA et avoir accès à des cours de gestion de haut niveau.
J’avais comme objectif de ne pas être uniquement analyste ou comptable dans une compagnie. J’ai commencé comme ça et j’ai atteint les échelons très rapidement dans des rôles de manager.
Camille Baril-Guérard, vice-présidente finances chez Groupe Plombaction
Ses débuts sur le marché du travail ont eu lieu à Montréal chez CGI et Keolis Canada. « Je voulais ajouter des cordes à mon arc et avoir une vision globale d’une organisation. La finance permet de toucher aux acquisitions, à l’ensemble du cycle comptable et à des choses complexes qu’on ne voit pas nécessairement en PME. »
Elle avait toutefois un plan : retourner en région pour être actionnaire de Groupe Plombaction, l’entreprise où elle avait réalisé des stages, à Victoriaville. « Je voulais atteindre l’actionnariat et avoir un levier pour de futurs projets en affaires. »
Après cinq ans en poste, elle est bien placée pour identifier les défis des dirigeants de la finance.
On doit gérer des crises comme la pandémie, les guerres ou les élections pour être en mesure de bien anticiper ce qui s’en vient.
Camille Baril-Guérard, vice-présidente finances chez Groupe Plombaction
« En construction, on fait des contrats institutionnels et commerciaux. L’impact sur notre business est relié à ces éléments. »
Elle ajoute qu’elle doit rester attentive à l’évolution des technologies, qu’il soit question d’amélioration de processus ou d’intelligence artificielle, en plus de s’assurer que l’entreprise puisse se relever rapidement quand des employés s’en vont.
En entrevue, on aborde avec elle les défis de perception qu’impose son âge en posture de leadership, elle qui a été gestionnaire à 25 ans chez CGI et à 27 ans chez Keolis. « Dans les entreprises où j’ai travaillé auparavant, j’arrivais dans des équipes multidisciplinaires avec des gens qui avaient plus d’années d’expérience que j’avais d’années de vie. Il faut développer sa crédibilité quand on entre dans des postes aussi jeune. »
Camille Baril-Guérard se décrit comme une leader naturelle qui aime rassembler les gens, comprendre leur travail et se mettre à leur place. D’ici 10 ans, elle se voit à la tête d’une entreprise. « J’aime beaucoup avoir de l’impact, prendre des décisions et m’entourer d’une équipe pour mener à terme nos objectifs. »