CAC 40, Nasdaq, Dow Jones… La Bourse a-t-elle encore un potentiel de hausse, après l’envolée provoquée par le revirement spectaculaire de Donald Trump sur les droits de douane ? Notre décryptage de la situation et notre avis sur les perspectives des marchés actions.
© Caroline Purser/Getty Images
– Bourse en hausse, investisseur en actions
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CAC 40, Nasdaq, Dow Jones… Les actions cotées en Bourse ont explosé à la hausse dernièrement. Il faut dire qu’elles reviennent de loin, la Bourse ayant accusé un plongeon vertical suite au lancement de la guerre commerciale de Donald Trump, qui avait annoncé le mercredi 2 avril des droits de douane faramineux. Les actions américaines avaient même signé récemment leur cinquième plus important plongeon sur deux séances de Bourse consécutives depuis la Seconde Guerre mondiale, comme le relève Dôm Finance.
Cette spectaculaire remontée en flèche de la Bourse est le fait de Donald Trump, qui a provoqué un immense soulagement sur les droits de douane (de courte durée ?) en consentant à une «pause» de 90 jours pour les partenaires commerciaux des Etats-Unis et à des droits ramenés à 10% (sauf pour la Chine). La remontée de la Bourse a été d’autant plus rapide que de nombreux spéculateurs ayant massivement misé sur la baisse des actions ont été contraints de déboucler en catastrophe leurs positions vendeuses face à l’explosion haussière des cours. Pourquoi ce revirement soudain de Donald Trump ? Selon Banque Richelieu, cette mesure spectaculaire de Donald Trump apparaît «défensive, face à un risque extrême, sur fond de déstabilisation marquée du système financier américain».
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Pourquoi ce revirement de Donald Trump sur les droits de douane ?
Il faut dire que dans un contexte d’extrême défiance vis-à-vis de la dette des Etats-Unis (illustrée par la remontée en flèche des taux d’intérêt réels à long terme, qui évoluent à l’inverse des cours des obligations d’Etat), Donald Trump voulait envoyer un message rassurant à la communauté financière avant «deux importantes adjudications sous tension sur les obligations américaines (aujourd’hui et vendredi). Par ailleurs, Donald Trump avait subi dernièrement une forte pression des chefs d’entreprises (ses alliés de la première heure) pour mettre de l’eau dans son vin», fait valoir Banque Richelieu.
Donald Trump avait en outre constaté que la Fed ne semblait pas vouloir agir face à la déstabilisation de l’économie américaine. Les droits de douane (qui renchérissent les biens importés) ayant un caractère inflationniste, la Fed «se trouve actuellement dans une position délicate», juge Banque Richelieu, alors que la guerre commerciale «lie les mains de la Banque centrale américaine en faisant monter l’inflation, au moment où les incertitudes sapent la croissance économique des Etats-Unis».
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La remontée spectaculaire du CAC 40, du Nasdaq, du Dow Jones et des autres indices actions majeurs de la planète s’explique à la fois par «des débouclages de positions vendeuses des investisseurs (comme on l’a vu plus haut), une diminution des craintes de récession et de stagflation (croissance molle ou récession, assortie d’une inflation assez élevée) et des espoirs de droits de douane inférieurs aux menaces de Donald Trump», explique Banque Richelieu, qui affiche toutefois une certaine prudence actuellement.
En effet, si le scénario du pire (une guerre commerciale totale) n’est pour l’instant pas d’actualité, «les perturbations devraient durer. Et même si les droits de douane étaient durablement suspendus, l’économie devrait quand même souffrir d’un sentiment durable d’imprévisibilité des politiques», fait valoir Banque Richelieu, pour qui le risque d’accident «demeure significatif», sur fond d’extrême volatilité persistante sur les actions et les taux d’intérêt.
Par ailleurs, même si la remontée en flèche récente de la Bourse réduit les pertes accusées par les actions depuis le début de l’année, de nombreux investisseurs américains ont pu être tentés de vendre à tout prix pendant la récente panique et ne pas profiter de l’envolée de la Bourse qui a suivi… Or, selon Banque Richelieu, «le krach de la Bourse devrait affecter la consommation des ménages (principal pilier de l’économie américaine) et l’investissement des entreprises, avec un impact négatif à la clé sur la croissance économique des Etats-Unis. La forte inflation et le plongeon de la confiance devraient aussi plomber la consommation des ménages et l’économie américaine».
En outre, les baisses d’impôts massives que Donald Trump avait promises lors de sa campagne électorale «ne seront pas prochainement promulgués», fait valoir Banque Richelieu, qui rapporte que ses alliés «souhaiteraient idéalement faire adopter un projet de loi d’ici juillet», mais que de nombreux obstacles «demeurent». Par ailleurs, les guerres commerciales «risquent de durer plus longtemps qu’espéré, les rivaux semblant plus forts que prévu. Et la Chine pourrait prendre son temps pour aboutir à un accord sur les droits de douane avec Donald Trump, d’autant qu’elle pourrait d’ici là soutenir sa croissance économique via un soutien budgétaire», ajoute l’établissement financier. Enfin, le phénomène du boycott des produits américains à l’étranger (à l’image de ce qu’on peut observer sur les ventes de Tesla en Europe par exemple) «pourrait gagner du terrain», juge Banque Richelieu.
Quels catalyseurs pourraient durablement soutenir le CAC 40 et les actions en Bourse ?
Pour que la Bourse sorte vraiment de l’ornière, au-delà de la récente envolée des actions (qui pourrait assez vite s’estomper), il faudrait que se mettent en place certains catalyseurs notables. En particulier, la donne pourrait changer «si la Fed (que Donald Trump pourrait contraindre à agir) devait abaisser ses taux directeurs», indique Banque Richelieu. Par ailleurs, le CAC 40 et les indices actions européens pourraient profiter des investissements massifs de l’Allemagne et de l’Union européenne dans les infrastructures et la défense, de la forte cohésion actuelle de l’UE – «l’espoir de surmonter n’importe quelle difficulté a gagné du terrain» – et d’une éventuelle fin de la guerre en Ukraine, souligne l’établissement financier.
En résumé, après l’envolée verticale de la Bourse, il paraît un peu tôt pour prendre le train en marche, pour un investisseur en actions. Mais si certains catalyseurs positifs se mettaient en place, la donne pourrait changer. Momentum, la lettre d’investissement premium quotidienne de Capital, a bien géré les turbulences des derniers mois sur le CAC 40 et la Bourse. En effet, nos lecteurs ont pu s’alléger sur les actions à proximité des sommets de l’année, ont été prévenus en amont du risque de plongeon de la Bourse et ont pu récemment acheter des actions à prix (très) réduits dans le creux de la vague, avec des gains à la fois spectaculaires et rapides à la clé depuis. En choisissant un abonnement annuel à Momentum, 5 mois sont offerts. Pour en profiter, il suffit de cliquer sur le lien inséré ci-après.
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